Partis initialement pour le col du Baure, nous voilà maintenant sur la route du col du Coq, le brouillard de l’épaisse couche de nuages nous invite à monter plus haut pour tenter de passer au dessus de la crasse et jouir enfin du soleil qui règne en maître en haute altitude.
C’est au bout d’une demi-heure de marche dans les froides brumes qui s’accrochent aux sapins que soudain la lumière est devenue plus intense, les ombres des branches nues se sont tout à coup dessinées sur la neige et les formes abruptes et jaunes de la Dent de Crolles sont apparues dans un ciel d’un bleu profond. À partir de ce moment, les anoraks et les bonnets sont superflus, la marche se transforme alors en une promenade agréable au milieu des montagnes étincelantes.
Après un pique-nique ensoleillé, nous redescendons dans la neige ramollie avant de replonger dans la mer de nuage toujours aussi glauque et froide. En traversant le plateau des Petites Roches, le décollage de Saint Hilaire est tentant. Bien qu’il y règne encore une brume glaciale, des parapentistes jeunes et intrépides se préparent... Nous les observons en riant sous cape quand brusquement, une timide éclaircie fait son apparition sur la droite du décollage. Sans plus attendre, je me précipite sur la moquette du terrain d’envol, déplis en quelques secondes et décolle en même temps que les jeunes.
Commence alors un vol incroyable entre des gros nuages qui escaladent la falaise. En tournant autour de ces grosses colonnes de fumée, j’arrive à me maintenir en altitude. En pénétrant dans l’ascenseur brumeux, je monte même plus haut que le décollage qui apparaît en de fugaces occasions. Quelle ambiance surréaliste que de tenir en l’air sans soleil et dans des températures négatives ! Au bout de 20 minutes, je jette l’éponge tant le froid me meurtrit mes petites mains fragiles. Alors que tous les jeunes sont posés dans la vallée, il ne me reste plus qu’à glisser tranquillement vers l’atterrissage. Hélène arrivera en bas en même temps que moi.
Une bien belle journée en montagne